Local first !

Local first !

Il est loin le temps où nos héros de la vie quotidienne étaient des personnalités nationales. Je dirai qu'il faut remonter à De Gaulle et Pompidou. Quand j'étais petit garçon, mon oncle me prenant dans ses bras pour m'embrasser et me trouvant déjà sérieux à 6 ans m'avait dit : « tu feras bien comme Pompidou Président de la République ». Sincèrement, je me vois mal dire à mon neveu aujourd'hui même s 'il est 1er de classe : « tiens voici le nouveau Macron ! » et encore hier "un futur Hollande" ou « oh un petit Sarkozy ! ». Et je ne pense pas que mon frère le prendrait bien. Nos élus et nos célébrités nationales ont des casseroles aux fesses, sont loin d'être exemplaires et le billet d'humeur de Vinvin repris par les réseaux sociaux montraient bien en 2016  l'exaspération du peuple français désabusé et prêt à rejoindre les extrêmes. C'est honteux de voir des députés absents à l'Assemblée nationale quand il s'agit de voter une loi. Pour qui ces élites, que dis-je cette caste, se prennent-ils ? Qui sont-ils pour sécher un vote ? Même dans les Fac aujourd'hui, un élève ne peut sécher des cours sans être pénalisé. Et je ne parle pas de la vie en entreprise. Je pense que nous devrions tous exiger de nos députés - que nous payons par nos impôts - qu'ils nous remboursent. Nous devons oser demander via une pétition nationale qu'ils soient sanctionnés par une déduction pour absentéisme sur leurs indemnités. C'est ce que nous devrions exiger de l'Etat ! Cet Etat représenté par un homme qui nous a fait un beau discours autour du « moi, Président de la République » sur le non cumul de mandats, cause en partie de l'absentéisme.

Alors oui, la France est au bord du burn-out avec d'une part des politiques peu exemplaires dont les frasques sont mis en lumière par nos médias chaque jour et d'autre part des financiers qui dirigent le monde en contraignant les entreprises à rechercher des profits court-termistes.

Et pourtant, la France, mesdames, messieurs, est magnifique ! A chaque voyage à travers notre beau pays, je découvre des payages, des monuments marqués par notre histoire, avec dans leur sein des femmes et des hommes … remarquables. J'ai par exemple avec des amis rencontré à Salers (un des 10 plus beaux villages de France) un homme qui avait ouvert un salon de thé chez lui (à la maison de la Ronade au pied d'un cèdre centenaire : allez y les yeux fermés, ils font aussi maison d'hôtes !) et nous accueillait un soir par semaine au milieu de ses livres pour une séance philosophique. Je crois sincèrement qu'avec Paris, la ville des lumières, son littoral exceptionnel, ses montagnes, son Histoire, sa Cuisine, ses cours d'eau, son climat ...nous avons le plus beau pays du monde. Alors nous n'allons pas attendre tous d'être en retraite pour se replier comme Candide en cultivant notre jardin !

Pour en profiter tout de suite pleinement, nous – c'est à dire chaque individu – devons prendre notre destin en main. C'est là où nous sommes dans notre village, ville, bourgade, commune, que nous pouvons agir et faire de très belles choses pour comme l'écrit Laurent Buratti « enchanter notre vie ». Prenons un exemple. Ici, dans mon village, on a créé une épicerie participative. Depuis, nous nous nourrissons de produits fermiers locaux et de produits bios. Cette épicerie appartient aux adhérents qui à tour de rôle jouent à la marchande. Les gens viennent pour acheter mais aussi prendre un café, tout simplement se voir, discuter. Cette épicerie éco-responsable contribue à créer du lien social et à créer une identité locale autour de valeurs comme « vivre ensemble » « consommer vert ».

Dans mon village, je vois plein de gens dévoués pour la communauté. Je trouve par exemple notre maire exemplaire. Certes, il n' a pas l'élocution des nationaux mais il a l'authenticité, une écoute réelle, du courage pour défendre sa commune, et consacre une bonne partie de sa vie aux autres.

Si le national est bien souvent moche, le local est beau et noble. Surtout, c'est le territoire d'expression de l'individu. C'est là qu'il peut agir facilement et voir les effets de son action. Ensuite, Internet sait donner une visibilité sans frontière aux initiatives locales pour leur apporter de la notoriété.

Alors je rêve d'inverser la pyramide de l'Etat. Que le pouvoir soit plus dans la main des élus locaux, moins dans celles des nationaux. Nous voulons tous être acteurs et pas seulement des électeurs. Nous pouvons changer le monde en associant localement nos talents. Il ne s'agit pas encore de faire la révolution mais de rééquilibrer les forces en faveur du local. Allez ! Innovons localement, agissons localement, communiquons localement !

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